• Madison et James étaient assis sur le canapé, quelques mètres les séparaient.

    - Je suis heureuse que ta venue surprise. J’ai passé une merveilleuse soirée. Annonça-t-elle.

    - Nous avons été au resto avec Elliot. Puis, il a voulu aller en boîte mais j’ai décliné l’invitation. Je voulais te revoir. Et puis, j’aurai passé mon temps à éloigner toutes les sangsues qui m’aurait tourné autour. Je ne pense qu’à toi et plus aucune autre m’intéresse. Raconta James.

    - Eh bien, je ne savais pas que Monsieur Canon était un tombeur à ce point. Lâcha Madison, en souriant.

    - J’exagère à peine. Lança James, amusé.

    - Tu es certain que Tom n’a rien tenté ? Demanda Madison, légèrement angoissée.

    - Ne t’en fais pas, j’aurais également repoussé ses avances. Il est sympa mais il ne m’intéresse absolument pas sur le plan amoureux. Déclara James avec un ton plaisantin.

    - Idiot !! Je ne me fais pas de souci là-dessus voyons !! Simplement, il a tendance à me surprotéger et a pu essayer de te menacer genre « attention si tu lui fais du mal, tu vas le payer ». Répliqua-t-elle.

    - Ah bon, il est de ce genre là. Tu peux être rassuré, il s’est bien comporté. Assura James, en lui mentant.

    - Je suis ravi de l’avoir rencontré. Par contre, il me faudra du temps pour desserrer les dents quand il t’appelle ma belle. Cela a tendance à réveiller mon côté homme de Cro-Magnon. Ajouta ce dernier.

    - Ah du genre « femme à toi, pas touche sinon bobo ». Déclara Madison en essayant de prendre l’accent homme préhistorique.

    James éclata de rire en voyant cette parfaite imitation.

    - Effectivement de ce genre là. Confirma-t-il, souriant.

    - Je considère Tom comme mon frère. Tu as remarqué qu’on se comporte comme tel. On dirait deux gamins. C’est comme ça qu’on est. Ne sois pas jaloux, c’est affectueux. C’est pour se montre qu’on aime, comme des frères et sœurs. Tu n’auras aucune concurrence, qui peut rivaliser avec toi ? Détailla-t-elle, d’un air malicieux.

    - Ah ravi de constater que tu ne vois que moi et aucun autre homme à l’horizon, c’est une excellente information. Répliqua-t-il, flatté.

    - Comme si tu en doutais. Lança-t-elle.

    -As-tu prévu quelque chose ce week end ? Demanda James, en changeant de sujet. 

    - Pas vraiment. Je me rends disponible pour les enfants. J’essaye de faire des activités familiales. En général, le samedi matin est consacré aux tâches ménagères, au rangement de la maison. Et toi ? Répondit-elle.

    - Eh bien ce week end, j’ai envie de le passer avec toi. Cependant, le dimanche je vais chez mon père au ranch. Reprit James.

    - Ton père a un ranch ? S’étonna Madison.

    - Oui à environ une heure d’ici. Cela fait vingt ans qu’il le possède et l’a lui-même rénové. Il m’a adopté quand j’avais quinze ans, il venait de perdre sa femme. Ma mère biologique m’a abandonné à ma naissance. Elle était adolescente et j’étais une erreur pour elle. On m’a confié à des parents mais la femme est tombée enceinte quelques semaines plus tard et elle ne se voyait pas élever deux nourrissons. Je suis allé dans une autre famille mais rien n’allait jamais. Je grandissais et plus personne ne veut adopter un enfant de sept ans. J’ai découvert alors les foyers d’accueil, j’en ai fait un puis deux et trois. Vers l’âge de dix ans, j’ai commencé à fuguer et j’ai eu des mauvaises fréquentations en enchaînant les petits actes de délinquances et les vols. Vers quinze ans, j’étais devenu un vrai petit caïd. Avec une bande d’ami, enfin que je voyais comme des amis, nous avons volé les chevaux dans un ranch. Raconta James, en se replongeant dans ses souvenirs.

    Madison écoutait attentivement ce récit. Elle était contente que James évoque son passé, même si ce dernier était loin d’être rose, c’était tout le contraire. Cela lui montrait qu’il avait assez confiance en moi pour se dévoiler.

    - Le propriétaire nous a surpris et a tir avec un coup de fusil en l’air pour nous effrayer. Le cheval sur lequel j’étais a pris peur et je suis tombé. Mes amis s’étaient enfuit en me laissant seul. Je n’ai pas eu le temps de fuir et le propriétaire m’a retrouvé. Lors de ma chute, je suis cassé le bras. Cet homme a pris soin de moi. Il n’a pas cherché à en savoir plus sur moi. Il m’a alors montré sa propriété. Il a fait de son ranch un centre pour les jeunes en difficulté. J’ai commencé à parler avec des jeunes et peu à peu je me suis rendu compte que j’avais le droit à une seconde chance, une chance de repartir à zéro. Un lien particulier s’est noué avec le propriétaire et quelques mois plus tard, il m’a proposé de m’adopter. J’étais étonné et il m’a alors parlé de son défunte femme. Ils n’avaient pas pu avoir d’enfant et ils voulaient léguer ce ranch à quelqu’un. Il m’a dit « qui mieux que toi pourra le reprendre ? Tu comprends cet endroit comme personne ». C’est comme ça que j’ai eu un père. J’ai pris son nom car c’est grâce à lui si j’en suis là. Tous les dimanches, je vais au ranch passer du temps avec mon père et je l’aide avec les jeunes. J’aime beaucoup en aider quelques-uns à trouver une nouvelle vie. Expliqua James.

    - Je ne m’attendais pas à tout ça. Ton père est vraiment un homme bien comme il en existe peu. Et comment tu es passé de vivre dans un ranch à riche pdg ? Demanda-t-elle, intriguée.

    - J’ai toujours eu une passion pour l’informatique. Je dégottais de vieux ordinateurs que je bricolais. C’est d’ailleurs la seule chose qui me permettait de ne pas complètement me foutre en l’air. J’ai suivi quelques cours dans des associations de quartier. Mais, j’ai vite compris que j’étais bien meilleur que les professeurs eux-mêmes. J’apprenais tout seul et mon père m’a permis de me perfectionner auprès d’expert informatique. Mon père a une belle fortune, qu’il a héritée de ses parents et grands-parents. Il était le directeur d’une grande société d’import-export. Mais, il la dirigeait depuis le ranch et il avait un associé qui le représenter aux réunions et qui allait en voyage d’affaire. Il a voulu que je fasse mes preuves et que je comprenne la valeur de l’argent. J’ai donc travaillé au sein de son entreprise, bien évidemment dans le service informatique. Cela m’a permis de faire des économies et il y a quatre, j’ai enfin pu créer ma société. Au départ, nous étions trois salariés et petit à petit, j’ai pu la développer. Plus de signer des contrats et plus j’embauchais de personnel. Actuellement, Cartlon web entreprise emploie deux mille deux cinquante et un personnes. Elle va entrer en bourse d’ici deux semaines et cela va m’ouvrir au marché international. Décrivit James avec passion.

    Madison était impressionnée par son parcours. Elle l’avait senti dans sa voix toute la ferveur qu’il avait pour son travail.

    - Eh bien, c’est très incroyable. Tu as du beaucoup travail pour en arriver là où tu es aujourd’hui. Tu peux être fier de toi. Bien que la vie ne t’ait pas gâté, tu as su rebondir et reprendre ta vie en main. Dit-elle, admirative.

    - Voilà tu en sais plus sur ma vie. Maintenant, c’est à mon tour, parle le moi de toi. Lança James, curieux d’en savoir plus. 

    - Après ça, tu vas trouver ma vie bien fade. Il n’y a aucune comparaison. Lâcha Madison.

    - Je te rappelle la règle numéro deux, tu ne te rabaisses plus. Attention, bientôt je vais devoir passer aux punitions si tu continues. Affirma James avec un air amusé.

    - Oh je tremble de peur !!! Se moqua-t-elle, gentiment.

    - C’est ça, rigole mais quand je passerais aux choses sérieuses, tu riras moins, je te le garantis. Continua James, en rentrant dans son jeu.

    - Alors il n’y a rien d’important à savoir sur ma vie. Ma mère, Linda m’a adopté quelques semaines après ma naissance. Elle m’a donné tout l’amour dont j’avais besoin. Elle était avocate mais elle trouvé toujours du temps pour moi. Je n’ai pas eu à me plaindre. Puis à l’âge de neuf ans, Laurie est arrivée chez nous. Elle avait alors deux ans. J’étais heureuse d’avoir une petite sœur. On s’est toujours bien entendue malgré nos sept ans d’écart. Avant que les jumeaux naissent, ma mère m’a aidé à retrouver mes parents biologiques. Ma mère est décédée quelques jours après ma naissance, suite à des complications de l’accouchement. Je me suis rendue sur sa tombe. Cela m’a permis d’avancer. Pour mon père, ma mère biologique n’a jamais dit son nom au personnel hospitalier. J’ai ne sais donc pas qui il est et je ne le saurais jamais. A l’école, j’étais une bonne élève et je me concentrée sur mes études. Je n’ai jamais eu de vrais amis. Je me mettais toujours à l’écart. Il n’y a que Tom qui a percé ma carapace. Tu vois rien d’exceptionnel. Avoua Madison, avec émotion.

    - Bien au contraire. Je veux te connaître et c’est d’important pour moi que tu parles de tout ça, même si pour toi ça n’a pas d’importance. Ta mère était également une bonne personne et grâce à elle, tu as une vie normale et pleine d’amour. Et les jumeaux ? Questionna James.

    - Euh…., ma mère a rencontré un homme. Ils se sont fréquentés pendant quelques temps et elle est tombée enceinte sans le vouloir. Il n’a pas voulu assumer et il est parti. Il n’est plus jamais revenu et c’est une bonne chose. Dit rapidement Madison, sans s’attarder.

    James sentit qu’il y avait quelque chose qu’elle voulait lui cacher. Cela n’était pas clair. Il respectait son choix de ne pas vouloir lui en dire plus. Mais, il avait peur, peur de la raison pour laquelle Madison lui dissimulait délibérément les détails. Il avait vu son corps se raidir quand il avait posé la question. Il allait creuser et découvrir ce qu’elle lui cachait.

    -Et comment ta mère est décédée ? Demanda-t-il pour changer de sujet. 

    - Elle a eu un accident de voiture. Un chauffard lui a coupé la priorité, il roulait tellement vite qu’elle n’a eu aucune chance. Elle est décédée sur le coup. Cela a été un choc mais je n’ai pas pu m’effondre. Les jumeaux et Laurie comptaient sur moi. Je devais être forte pour eux. Après sa mort, j’ai eu mon bac et j’ai arrêté mes études pour m’occuper d’eux. J’ai commencé mes études de kinésithérapeute par correspondance pendant deux ans. J’ai fait beaucoup de théorie et depuis que j’ai repris le chemin de l’école, je me concentre plus sur la pratique. De ce fait, j’ai un programme allégé en cours, ce qui me permet de travailler à la librairie à temps partiel. Le mois prochain, j’effectue un stage dans une maison de retraite. J’ai hâte de commencer, j’en ai déjà fait quelques-uns mais de courte durée. Celui-là va durer trois mois. Poursuivit Madison avec plus de légèreté dans sa voix.

    - Là c’est toi qui m’impressionne. Cela a dû te demander une sacrée force de caractère pour t’occuper d’eux à seulement dix-huit ans et devoir tout gérer. Tu peux être fière de toi. Tu réussis également sur le plan professionnel. Tu es formidable, intelligente, courageuse, déterminée. Lança James.

    - Oui c’est sûr mais je n’ai absolument aucune expérience avec la gente masculine. Dit Madison, en rougissant.

    - Ce n’est pas pour me déplaire. Cela sera pour moi un grand privilège d’être le premier dans ce domaine. Dit-il avec un regard brûlant.

    Madison ne savait plus où se mettre en entendant cela. En même temps, cela l’excita sans qu’elle sache pourquoi.

     

    Chapitre 12                                                                         Chapitre 14 


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