• Chapitre 10 : Des discussions

    Sam retourna à son laboratoire, toujours choquée de ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cet homme. Elle prit place sur son siège et se remit au travail. Elle se replongea dans les dossiers.

    Le temps passait mais Sam était trop concentrée pour s’en rendre compte. Puis, un coup à la porte de son laboratoire l’a fit sursauté. Elle leva la tête et aperçut le colonel O’Neill à l’entrée.  Elle n’avait pas d’autres choix que de lui dire qu’il pouvait entrer. Il avança vers elle et s’arrêta à quelques mètres d’elle.

    - Puis-je savoir ce que vous venez faire ici ? Demanda Sam, surprise de sa visite, elle ne s’y attendait.

    De plus, elle n’avait pas pu analyser ses sentiments et comprendre ce qui s’était passé.

    - Rien de grave, rassurez-vous. Je suis venu vous parler. Déclara le militaire.

    - Me parler ? Répéta Sam, étonnée.

    - Oui vous savez quand une personne émet des sons avec sa bouche, cela forme des mots et un ensemble de mots donne une phrase. Précisa le militaire.

    - Merci, colonel. Je sais très ce que signifie parler. Si je suis surprise c’est de quoi voulez-vous me parler. Riposta Sam, sur la défensive.

    - Vous pouvez ranger vos griffes. Je ne suis pas venu chercher les ennuis, c’est tout le contraire. J’agite le drapeau blanc en signe de paix. Ajouta Jack.

    Sam ne put s’empêcher de sourire. Elle reprit vite un visage plutôt neutre. La jeune femme ne dit rien et l’écouta.

    - Voilà je suis venu m’excuser. Je pense que nous sommes partis du mauvais pied. Je suis désolé si j’ai dit ou fais quelque chose qui vous a contrarié ou blessé. Il faut dire que vous ne m’avez pas vu sous mon meilleur jour. Daniel et moi avons tendance à nous chamailler très souvent et en général quand nous mangeons. Il ne faut pas vous en formaliser. Je vous ai observé aussi, j’en suis désolé si ça vous a dérangé. Mais, j’ai compris que vous aviez peur de moi. Vous n’avez peut-être rien dit mais votre corps a parlé pour vous. Je voudrais vous dire que vous n’avez pas à avoir peur de moi. Jamais je ne ferais de mal à une femme. Je ne sais pas ce que vous avez pu vivre pour que vous ayez une si mauvaise image des militaires et surtout des hommes. Mais sachez que vous n’avez rien à craindre de moi. J’aimerais juste apprendre à vous connaître tout comme j’ai appris à mieux connaître Daniel, Teal’c et même Janet. Je veux que vous vous sentiez intégré ici même si vous ne partez pas en mission. De plus, même si vous avez entendu que je n’aimais les scientifiques c’est faux. Enfin, au début, j’avais des représentations sur eux mais grâce à Daniel, j’ai appris à les aimer. Même si nous venons de nous rencontrer, je vous apprécie déjà. Expliqua Jack.

    Il avait bien vu son sourire à sa blague, c’était un bon début. Sam était étonnée qu’il puisse en savoir autant à son sujet. Il avait compris de quoi elle avait peur. Cet homme est surprenant, pensa-t-elle. 

    - Eh bien,…. je vous remercie d’être venu me parler. Rassurez-vous, je m’adapte bien à ce nouveau travail. Vous avez raison,….., j’ai une mauvaise image des militaires masculins. Mais, je sais qu’ici c’est différent et vous êtes tous comme …. une famille. Je n’ai jamais vu cela. Cependant, je trouve que cela très bien et qu’une telle entraide et une telle solidarité sont rares. Je l’apprécie déjà. Je suis désolée également si vous avez pu voir en moi le stéréotype de la vieille scientifique. Seulement, tout est nouveau pour moi et parler de science me rassure. Je vais faire un effort pour éviter d’en parler pendant les déjeuners. Répondit la jeune femme.

    - Bien, je suis heureux d’avoir pu parler avec vous. Je vous laisse à votre travail. A bientôt. Annonça Jack, en partant de la pièce.

    Sam resta un moment à repenser à cette petite discussion. Son opinion sur ce militaire était en train de changer. Il lui avait dit qu’il l’appréciait, en y repensant, Sam rougit. Décidément, cet homme possédait déjà le pouvoir de la faire rougir à n’importe quel moment. Elle n’avait pas eu peur quand il était venu.

    Pourtant, ils avaient été seuls et il n’y a pas si longtemps, elle aurait tremblé comme une feuille. Alors que là non, ce Jack dégageait un sentiment de sécurité, d’apaisement qu’elle n’avait jamais ressenti chez un homme. Elle décida de ne plus y penser et essaya de se concentrer sur son travail.

    Après plus d’une heure, Sam avait fini de lire les dossiers. Elle était contente d’en avoir terminé. Demain, elle pourrait enfin passer à la pratique, cela l’emplissait déjà de joie. Sam regarda l’heure et rangea son bureau. Puis, elle prit son sac et rejoignit la surface. Arrivée au parking, elle retrouva sa voiture et partit en direction de l’école.

    Lorsque la cloche retentit, Sam attendit à l’extérieur. Comme la veille, ses jumeaux n’étaient avec les autres enfants. Elle alla les retrouver. L’institutrice la vit s’approcher et alla vers elle.

    - Comment allez-vous ? Demanda-t-elle.

    - Ma journée s’est bien passée. Et les jumeaux ? Répondit Sam.

    - Eh bien, ils n’ont toujours pas décroché un mot à leurs camarades et ils n’ont rien mangé à la cantine. Ils sont restés calmes et silencieux toute la journée, toujours à l’écart de la classe. Ne vous en faites pas, ils finiront par apprécier l’école. Il faut du temps c’est tout. Expliqua Madame Landson.

    - D’accord, je l’espère aussi. Bonne soirée, à demain. Dit Sam, en allant voir ses enfants.

    - Alors, comment s’est passé votre journée ? Leur demanda-t-elle d’une voix douce et calme.

    - On veut rentrer à la maison. Répondit Ethan.

    - D’accord, on va passer par la boulangerie prendre le goûter mais nous allons voir la gentille dame, vous vous rappelez, je vous en ai parlé hier. Ajouta Sam.

    Les deux garçons hochèrent la tête en guise de réponse. Ils partirent de l’école et après avoir acheté le goûter, ils partirent en voiture.

    Quelques instants plus tard, ils étaient dans la salle d’attente du cabinet de Madame Wagner. Les jumeaux mangèrent leur quatre heures. La psychologue vint chercher Sam.

    - Bonjour, je suis madame Carter. Je voudrais vous voir en premier si c’est possible. Demanda-t-elle.

    - Oui c’est possible. Zoé, ma secrétaire va surveiller vos enfants, n’ayez aucune crainte. Répondit la professionnelle.

    Sam expliqua la situation à ses enfants. Elle leur dit qu’ils pouvaient jouer aux jeux dans la pièce en l’attendant et qu’elle n’en aurait pas pour longtemps. Sam les laissa et entra dans le bureau. Ce dernier était grand, aéré et lumineux. En face de la porte, il y avait le bureau en bois.

    Puis, au centre de la pièce, il y avait un fauteuil et en face de celui-ci, on pouvait y voir un canapé trois places. La décoration était sobre mais agréable.  Il y avait quelques cadres au mur et une ou deux plantes vertes. Tout était fait pour qu’on se sente à l’aise.

    - Venez, installez-vous sur le canapé. Déclara la jeune femme, en prenant place sur le fauteuil.

    Sam s’assit donc sur le canapé. Elle appréhendait un peu de devoir parler de son passé.

    - Si voulez-vous, vous pouvez commencer par m’expliquer ce qui vous amène ici et qu’est-ce que vous attendez de moi. En fonction de cela, nous verrons. Annonça Madame Wagner

    - D’accord. Voilà, je suis venue pour mes enfants. Je pense qu’ils ont besoin de parler de notre ancienne vie. Ils ont six ans et jusqu’à il y a trois mois, ils ont vécu un enfer. Mon ancien….. compagnon était un…tyran et un salaud. Je ne dis pas cela à la légère croyez moi. Mes enfants n’ont pas eu une enfance normale. En sortant de la maternité, ils avaient un comportement peu ordinaire pour des bébés. Je pense, enfin c’est vous la professionnelle, mais je pense qu’ils ont senti inconsciemment ce qui se passait. Ils ne pleuraient jamais. Ils n’avaient pas de jouets. Ils n’ont pas eu de père car Jonas,…mon ancien…. compagnon, ne les a jamais pris dans ses bras, il ne les a même pas reconnus. Déclara Sam, émue et terrifié de parler de son passé.

    Elle avait peur qu’on la juge et qu’on l’a catégorise en tant que mauvaise mère, n’ayant pas pu protéger ses enfants.

     

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