• Chapitre 96 : La vérité 

    Depuis quelques minutes, Charlie était à l’intérieur du bureau du juge, chargé de l’affaire concernant sa garde.

    - J’ai beaucoup réfléchi à ce que j’allais vous dire pour vous faire comprendre ce que je voudrais et donc ce qui serait le mieux pour mon bien-être physique et mental. La seule conclusion à laquelle je suis arrivé c’est de vous parler simplement de ce que je ressens et de comment j’ai vécu tous ces évènements. J’ai toujours préféré aller chez mon père que chez Sara. Je ne l’appelle plus maman car pour moi, elle ne l’ait plus. Depuis déjà plusieurs années, elle ne s’intéresse plus à moi. Cependant, cela s’est accentué cette année. Elle ne discute plus avec moi, elle ne joue plus avec moi et elle ne m’aide plus à faire mes devoirs. Elle se désintéresse toujours plus de moi. J’ai entendu quand elle a appelé mon père. Je pense qu’une vraie mère ne devrait jamais parler de son enfant comme l’a fait. Elle l’a dit « je me fiche de ce gamin, il est tout le temps dans mes pattes et c’est agaçant», elle a dit aussi « tu te chargeras de lui dire que je n’en veux plus ». Elle n’avait pas l’air malade. J’aurais pu le comprendre si cela aurait été vraiment le cas. Raconta Charlie clairement.

    Son interlocuteur était vraiment étonné qu’un garçon aussi jeune puisse parler de cette façon avec aisance et assurance. Il utilisait un vocabulaire très avancé pour son âge. Il avait bien analysé sa situation, cela en était impressionnant. Il continua à écouter attentivement ce que lui disais Charlie.

    - Cela m’a vraiment fait mal à l’intérieur d’entendre cela venant de la personne que je considérais comme ma mère. Je me suis senti trahi, blessé et rejeté. Vous savez sûrement comment j’ai rencontré mes frères et Samantha. J’ai vu l’amour qu’elle portait à ses enfants, ils étaient les êtres les plus précieux pour elle. Jamais Sara ne m’a montré des signes d’affection de ce genre. Samantha, que je considère comme ma mère aujourd’hui, est merveilleuse. Elle prend le temps de m’aider à faire mes devoirs, je comprends beaucoup mieux grâce à elle. Je ne veux pas dire que papa ne savait pas mais Sam explique d’une meilleure façon. Vous savez qu’elle est astrophysicienne, elle étudie les étoiles. Elle en sait un rayon et elle est hyper douée dans les mathématiques et les sciences. Grâce à elle, j’ai de meilleure note à l’école. Elle m’a appris le nom des constellations et comment on les reconnait. Elle sait très bien faire la cuisine. Son point faible c’est le sport, il faut bien l’admettre. Elle est nulle en base-ball donc quand on y joue avec papa et mes frères, elle fait l’arbitre. Bref, là j’ai compris ce que c’était qu’une mère, même si elle ne m’a pas mis au monde. Elle m’aime vraiment, pas comme Sara. Elle croit que c’est sa faute si j’ai été blessé par son ex-compagnon. Je ne lui en veux pas. Papa m’a dit qu’elle n’avait pas eu une vie facile et mes frères non plus avant qu’on les connaisse. Je vais bien, j’ai eu juste quelques bleus. Je l’aime malgré cet incident. Je me sens bien quand je suis avec elle, mes frères et papa. Quand Sara est revenue, j’étais triste de devoir retourner avec elle et cet homme que je ne connais pas. J’y suis allé quand même car je ne voulais pas que papa ait des ennuis par ma faute. Cette semaine a été affreuse et je ne veux pas vivre avec Sara et son mari. Ils ne m’aiment pas, je le sens et ils ne font rien pour apprendre à me connaître. Papa est adorable car il a tout fait pour minimiser les actes de Sara, il ne voulait pas que je prenne parti ou que j’en veille à Sara. Mais, je l’ai compris tout seul que c’était elle la responsable. Je sais qu’ils se sont séparés car elle avait une autre personne dans sa vie. Papa a été malheureux et triste par sa faute. Il aime Sam, je le sais et je le vois dans ses yeux et quand il parle d’elle. Je suis content qu’il est trouvé quelqu’un d’autre et qui m’a accepté comme son propre fils. Je suis tout simplement heureux quand je suis dans ma famille. Je veux aller faire la tournée du quartier déguisé avec mes frères. Puis, on doit aller chez papy Jacob et après chez mes autres grands-parents. Ces vacances vont être géniales. Je ne veux pas vivre à Washington. Je ne verrai plus mon père, mes frères, ni ma mère et encore moins mes grands-parents. Je sais qu’en général, c’est les mères qui ont la garde principale de leur enfant lors de jugement mais dans ma situation, ça serait une erreur. Mon père et ma mère savent bien s’occuper de moi et j’aime mes frères. Nous nous entendons bien tous les trois et bientôt peut-être qu’un bébé viendra agrandir notre famille. J’en serais content. Je ne pourrais pas être plus heureux qu’avec ma véritable famille. Sachez que personne ne m’a influencé. Papa m’a dit de dire simplement ce que je voudrais et comment je vois les choses. J’espère que vous prendrez la bonne décision. Poursuivit Charlie.

    Le jugé était étonné du discours de Charlie. Peu d’enfant avait un recul et une analyse aussi fine de la situation. Il avait constaté que lorsque Charlie évoquait la vie avec son père et Sam, il avait des étoiles plein les yeux et il était très enthousiaste. Il sentait que c’était vraiment le jeune garçon qui parlait de ce qu’il ressentait.

    - Je te remercie Charlie pour tout cela, je dois t’avouer que je suis surpris de te voir parler de cette manière. Tu es très mature pour ton âge. Je vais prendre en compte ton point de vue. Je te raccompagne. Dit le juge avec gentillesse.

    Ils sortirent du bureau et Charlie alla directement vers son père et Samantha. Tout à coup, Keith arriva dans le couloir. Jack fut surpris que son père ne l’ai pas prévenu de sa venue. Son père l’avait appelait quelques jours auparavant mais il n’arrivait rien qui pouvait l’aider. Il avait plusieurs difficultés à trouver des informations sur ce Paul Clyton.

    - Bonjour, je suis Keith O’Neill, le père de Jack et le grand-père de Charlie. Je souhaiterais vous parler en privé si c’est possible. J’ai des informations qui pourraient influencer votre décision concernant la garde de Charlie. Dit-il au juge.

    - Bien si cela peut éclairer ma décision, je veux bien vous recevoir. Répliqua ce dernier.

    Il ne pouvait pas passer à côté d’une information qui pouvait compromettre sa décision. Bien sûr, étant directement en lien avec une des parties, le juge allait être prudent sur les informations reçues. Keith eut juste le temps de serrer son petit-fils dans ses bras et de serrer la main de son fils avant d’entrer dans le bureau. Chacun d’eux prit place.

    - Qu’avez-vous à me dire qui puisse remettre en question ma décision ? Demanda le juge.

    - Voilà, je sais qu’en tant que proche d’une des parties, je suis de parti pris. Effectivement c’est le cas. Cependant, j’ai été inspecteur de police pendant plus de trente-cinq et étant à la retraite, je suis devenu détective privé. Mon fils a fait appel à moi lorsque Sara est revenue la semaine dernière. Je me suis alors penché sur sa vie actuelle et son nouveau mari. J’ai eu des mal à trouver des informations, ce qui m’a fait dire qu’il y avait quelque de louche. Voici un dossier précis qui réunit tout ce que j’ai trouvé. Répondit Keith, sérieusement.

    Il lui tendit un dossier que son interlocuteur prit dans sa main. Puis, il mit le dossier devant lui.

    - D’accord mais j’aimerais que vous m’en disiez plus ? Ajouta-t-il, intrigué.

    - Voici le grand-père de Paul Clyton est décédé il a un peu plus d’un mois. Dans son testament, il lègue toute sa fortune qui s’élève à plusieurs centaines de millions de dollars, en plus de quatre résidences ainsi que des actions boursières. Cependant, il y a une condition pour qu’il puisse accéder à cet héritage. Il doit avoir un enfant. D’après les témoignages que j’ai pu recueillir, Sara est allée dans une clinique privée quelques jours plus tard afin d’y faire des examens. Selon les médecins, elle ne pourra plus avoir d’enfant suite à un problème médical. Quand j’ai eu ces informations, j’ai alors compris la véritable raison de sa soudaine réapparition. Puisqu’il faut un enfant, Sara a pensé à Charlie. S’ils ont la garde de Charlie, ils vont alors récupérer cette fortune. Je pense personnellement que c’est leur seule motivation. Cependant, je voulais être sur et avoir plus de preuve solide que mes simples soupçons. J’ai alors présenté ce dossier et mes soupçons au juge Drison du Colorado et il m’a autorisé à mettre Madame et Monsieur Clyton sur écoute à leur domicile. C’est donc ce que j’ai fait et voici un enregistrement des conversations qu’ils ont eu il y a à peine deux jours seulement. Il a été homologué par les experts travaillant pour un tribunal du Colorado. Cet enregistrement a été déclaré authentique. Annonça Keith, sûre de lui.

    Il sortit un dictaphone et le plaça sur le bureau. Puis, il appuya sur la touche « play ».

    - Encore quelques jours et nous serons riches. Affirma une voix masculine, que le juge reconnu comme celle de Paul Clyton.

    - Oui, après tout ce mal on sera enfin récompensé. Une fois que nous aurons obtenu la garde de Charlie, nous irons voir le notaire qui gère le testament de ton grand-père. Une fois l’argent en poche, nous pourrons aller nous dorer au soleil. Nous enverrons Charlie dans une pension comme ça nous serons plus tranquille. Il m’horripile ce morveux. Je ne tiens plus, il est agaçant. Il se rebelle contre moi. Cela a été plus difficile que je ne l’avais prévu avec lui. Il ose appeler cette greluche maman et moi, je ne le suis plus à ses yeux. J’ai quand même trimé pendant huit heures pour qu’il vienne au monde. Puis, j’ai joué la boniche pendant six ans pendant que son père travaillait. Et voilà comment on me remercie, tu parles du don de la vie. Tout cet argent sera ma récompense pour toutes ces années à m’occuper de ce gosse. Répliqua Sara avec une voix méprisante.

    - Ne t’en fais pas ma chérie, plus que quelques jours à supporter ce mioche et après à nous la liberté. Nous avons un dossier en béton, le juge ne pourra qu’être en notre faveur. C’est dans la poche, crois-moi. Déclara Paul avec un petit rire qui en qui long sur ses intentions.

    L’enregistrement s’arrêta sur ces mots. Le juge était atterré d’entendre cette conversation. Cela le fit réfléchir sur la situation.


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