• Chapitre 93 : Une semaine cauchemardesque 

    Sara et Paul se mirent à table avec Charlie et ils mangèrent mais dans un silence absolu. Au bout d’une dizaine de minute, le couple essayait d’établir la communication avec le jeune garçon mais sans succès. Ce dernier était fermé, il mangeait en regardant fixement son assiette. Une fois fini, il s’essuya la bouche avec une serviette puis il se leva de table. Il prit le chemin de sa chambre et claqua la porte derrière lui.

    - Qu’allons-nous faire ? Demanda Sara, inquiète.

    - Voilà une chose que nous n’avions pas prévue mais il va nous falloir l’apprivoiser. Pour le moment, je ne sais pas comment. Répondit Paul.

    - Moi non, hélas. Il est si têtu, il ressemble bien à son père sur ce point. Ce morveux est vraiment un sale môme. Il m’en fera baver jusqu’au bout. Lâcha Sara, découragée.

    - Eh bien, nous allons devoir être plus têtu que lui. Nous allons y arriver, nous sommes juste à quelques centimètres que la vie au paradis. Personne ne viendra nous gâcher cela, je te le promets. Déclara son mari, en la serrant dans ses bras.

    De son côté, Charlie sortit de sa chambre et alla prendre le téléphone, qui se trouvait dans le couloir de l’étage. Puis, il retourna dans sa chambre et ferma la porte. Il avait envie d’entendre la voix de son père et de sa mère. Il ne se sentait pas bien dans cette maison avec ces deux adultes. Il savait qu’ils ne l’aimaient pas mais il avait promis à son père d’être sage. Il ne voulait pas que son père ou même sa mère puisse avoir des ennuis par sa faute.

    Il composa le numéro de téléphone de sa maison qu’il connaissait par cœur. Ses parents avaient souhaité qu’il le sache en cas de besoin. Il discuta avec son père puis avec sa mère. Les jumeaux avaient tenu à lui dire quelques mots, ce qui le toucha. Puis, après une dizaine de minutes, Charlie raccrocha et remit l’appareil à sa place. Sara était justement dans le couloir et comprit ce qu’il avait fait.

    - Tu as téléphoné sans ma permission ? Demanda-t-elle.

    - Je ne savais pas qu’il me fallait ta permission pour appeler mes parents et mes frères. Rétorqua Charlie, en lui tenant tête.

    - Arrête ce petit jeu tout de suite. Je suis ta mère, tu entends, cette femme ne l’ai pas. Et oui, il te faut mon autorisation afin de téléphoner à quelqu’un. S’écria Sara, énervée par le répondant de Charlie.

    - Je me fiche de ce que tu veux et de ce que tu entends. Tu n’es plus ma mère, c’est fini. C’est Samantha ma mère, toi tu n’es plus qu’une femme, une inconnue. Répliqua-t-il, furieux.

    - Va dans ta chambre, tu es puni jusqu’à nouvel ordre et interdiction d’utiliser le téléphone sinon tu le regretteras !! S’exclama la jeune femme.

    Charlie l’a regarda droit dans les yeux comme pour le défier puis, il tourna les talons et alla dans sa chambre. Sara s’en voulait, elle avait perdu le contrôle et elle ne devait surtout pas laisser ses émotions prendre le dessus. Cette semaine allait être très dur.

    Le lendemain matin, Jack emmena les enfants à l’école et en profita pour échanger avec l’institutrice de Charlie sur sa situation. Sam avait pris sa voiture car Jack reprenait les missions et il ne serait peut-être pas rentré pour aller chercher les enfants. De son côté, Charlie se réveilla à l’heure habituelle. Il s’habilla, fit son lit et se rendit dans la cuisine. Il chercha ce qu’il avait besoin pour prendre un bon petit déjeuner.

    Cependant, il n’y avait pas grand-chose pour un enfant ni céréale, ni cacao et pas de pâte à tartiner ou de brioche non plus. Il se disait bien Sara n’avait rien préparé pour lui. Elle disait vouloir passer plus de temps avec lui mais elle ne faisait aucun effort. De plus, elle n’avait même pas préparé son arrivée en achetant de la nourriture pour lui.

    Charlie trouva du pain et de la confiture ainsi que du jus d’orange. Cela suffirait mais cela le conforta dans son idée que Sara ne voulait pas lui. Mais, que voulait-elle donc ?, se questionna le jeune garçon. La jeune femme descendit et mit la cafetière en route.

    - Bonjour Charlie. Dit-elle, en essayant de se montrer aimable.

    - Bonjour. Répliqua-t-il.

    - Déjà debout ? Demanda-t-elle.

    - Je te signale que l’école commence dans trente minutes. C’est l’heure à laquelle nous nous levons quand il y a l’école. Je suis prêt, je monte dans ma chambre. Dès qu’il est temps de partir, viens me chercher. Répondit Charlie, en partant sans rien dire de plus.

    Sara n’eut pas le temps de dire quoique ce soit que Charlie était déjà en haut des escaliers. Elle n’avait plus l’habitude de se lever si tôt, encore un effort de plus à faire pendant sept jours. La jeune femme soupira, en se disant qu’il faudrait faire encore plus d’effort. Mais, y-arriverait-elle ?

    Quinze minutes plus tard, Sara emmena Charlie à l’école. Sa maîtresse voulut discuter avec Sara sur cette étrange situation. Sara expliqua alors sa version des faits, qui n’était que pur mensonge. D’ailleurs, l’enseignante avait du mal à y croire mais elle ne le montra pas à son interlocutrice. Dans la journée, elle irait parler à la directrice.

    En effet, si le corps enseignant remarquait des éléments anormaux chez un élève et que cela compromettait sa sécurité, son bien-être et son équilibre aussi bien physique que mental, ils devaient le signaler à une instance supérieure plus compétence dans ce domaine. Dans ce cas présent, Jack avait évoqué l’audience et donc l’enseignante pensait rédiger un rapport directement au juge concernant Charlie et son comportement à l’école.

    L’institutrice n’était pas dupe, elle constatait ce qu’elle voyait aussi bien dans la classe que lorsque les parents venaient chercher ou amener les enfants à l’école. Elle voulait être objectif et elle avait bien vu que Jack s’intéressait énormément à son fils, à ce qu’il faisait en classe ou à comment s’était passé sa journée.

    De même, Samantha, la mère des jumeaux, prenait soin de ses enfants et également de Charlie, même si ce n’était pas son fils biologique. Par ailleurs, les enfants avaient été contents de se connaître et leur comportement avait évolué dans un sens positif. Cependant, Sara n’était jamais venue la voir depuis des années déjà. Charlie n’était pas le même quand il était chez sa mère, il était plus grognon et plus renfermée sur lui-même.

    Tandis que lorsqu’il était chez son père, il était de bonne humeur, plein de joie et épanoui. Madame Flyn devait donner ses informations au juge afin qu’il prenne sa décision en ayant toutes les informations sur la situation. Elle devait en parler à la directrice mais elle l’a connaissait et elle savait qu’elle ferait tout le nécessaire afin d’assurer la sécurité d’un enfant.

    Pendant la journée, SG 1 partit en mission et Sam resta dans son laboratoire à travailler sur ses expériences. A l’heure de la sortie des classes, elle se trouvait devant les grilles. Les jumeaux ne tardaient pas à venir la rejoindre. Charlie les vit et vint à la rencontre. Sara n’était toujours pas là. Sam attendit avec le jeune garçon. Dix minutes plus tard, la jeune femme arriva enfin.

    - Je suis désolée d’être en retard. Je n’avais pas vu l’heure. S’excusa-t-elle.

    - Ce n’est pas grave, j’étais là. J’ai attendu avec Charlie. Répliqua Sam, en essayant d’être aimable même si elle n’en avait pas envie.

    Cependant, au vue de la situation, être courtois et polie étaient nécessaire. Sinon, cela pourrait aggraver la situation, ce qui n’était pas l’intérêt de Charlie. Sam se souciait en premier lieu du jeune garçon et de son bien-être, c’est ce qui comptait le plus à ses yeux.

    - Bien sûr, tu n’as pas vu l’heure. Soupira Charlie, exaspéré par le comportement de Sara.

    - Charlie, sois poli, s’il te plaît. Lança Sam, qui n’aimait que Charlie manque de respect à qui que ce soit, même à Sara.

    - Oui, maman. Souffla Charlie, en baissant les yeux.

    Il n’aimait pas que sa mère le gronde. Sara bouillait de rage. Charlie osait appeler cette femme maman devant elle et cela ne lui faisait rien et en plus, il l’écoutait. Décidément, c’est un sale gamin, dès qu’on a l’héritage, il file en pension et basta, tranquille, pensa-t-elle. Cela lui mit du baume au cœur et tenait bon.

    - Nous allons au parc pour que les jumeaux se défoulent. Vous voulez nous accompagner ? Demanda Sam à sa rivale.

    - Super !! S’exclama Charlie, en souriant.

    Voyant l’expression de son fils, Sara ne pouvait qu’accepter. Sinon, il serait encore plus têtu et malpoli. La situation deviendrait ingérable, il valait mieux pour elle d’accepter la proposition de cette femme qu’elle haïssait.

    - C’est avec plaisir que nous nous joignons à vous. Répondit Sara.

    Sam avait expliqué aux jumeaux qu’ils ne devaient rien dire de désobligeant à Sara sinon Charlie pourrait avoir des ennuis. Elle avait voulu les prévenir avant qu’ils ne disent quelque chose qui ne ferait qu’envenimer la situation. C’est ainsi qu’ils se dirigèrent vers le parc tout près de l’école.


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