• Chapitre 4 : Rencontre

    Sam n’arrivait pas à y croire, elle crut que son esprit lui avait joué un tour. Elle se frotta les yeux et les rouvrit et la fillette était toujours là, à quelques mètres d’elle.

    Elle s’approcha d’elle et lui dit de la voix la plus douce et la plus rassurante qu’elle put :

    - Salut toi, tu n’as pas à avoir peur de moi. Je ne te ferai aucun mal.

    Pas de réponse.

    - Pourquoi tu pleures, ma puce ?

    Toujours pas de réponse. La militaire s’approcha près d’elle et la prit dans ses bras en la berçant.

    - Tu peux me dire ton nom, je ne le dirai à personne.

    Mais, en vain, la fillette était toujours en pleur et ne disait aucun mot.

    - Où sont ta maman et ton papa ?

    Rien, pas un son ne sortait de sa bouche sauf des sanglots.

    - Bon, tu sais ce n’est pas prudent de rester toute seule, la nuit dans ce parc. J’ai une idée, tu va venir avec moi. On va aller jusqu’à ma voiture, on ira chez moi et tu seras en sécurité. Tu auras quelque chose à manger et tu pourras dormir dans un lit. Ça te dit ?

    Comme elle s’y attendait, la fillette ne dit bien sûr aucun mot. Mais, Sam avait la certitude qu’elle comprenait ce qu’elle disait, c’était son instinct qui lui parlait et elle l’écoutait toujours car jusqu’à présent, il ne l’avait jamais trompé.

    Elle reprit :

    - Tu es d’accord pour venir chez moi ?

    Aucune réponse, elle continua :

    - Je sais que tes parents t’ont dit de ne jamais parler, ni aller avec un inconnu. Mais, comme ils ne sont pas là et que j’ai dit que jamais je ne te ferais de mal, tu peux me faire confiance et désobéir, juste cette fois. Si tu as peur que tes parents te grondent, je leur dirais que c’est ma faute, comme ça ils ne te diront rien. Demain, on ira les retrouver d’accord ?

    Rien, sauf les sanglots qui commençaient à s’estomper.

    - Tu sais que je sais que tu comprends ce que je te dis et je suis sûr que tu sais parler. C’est ton choix de ne pas me parler mais tu pourrais me dire ton nom ?

    La petite fille n’émettait aucun bruit comme d’habitude, depuis le début de cette conversation ou plutôt de ce monologue car, pour l’instant il n’y avait que Sam qui avait parlé.

    - Ok, on va faire un pacte, je te dis mon nom et tu me dis le tien, juste ton prénom si tu ne veux rien dire d’autre. Je m’appelle Samantha mais, tout le monde m’appelle Sam. À toi, maintenant ?

    Elle attendit quelques instants sans grande conviction, puis comme un miracle la fillette bredouilla :

    - Suzy ….

    Elle ne prononça qu’un seul mot qui n’était que son prénom. Mais, la jeune femme était fière d’elle car elle avait gagné son pari. La petite fille avait respecté le pacte. Elle avait réussi à instaurer un climat de confiance entre elle et la fillette, c’était un bon début.

    Puis, elle lui expliqua :

    - Comme je te l’ai dit, il est temps de renter. Tu veux venir avec moi ?

    La fillette releva la tête est acquiesça en silence, ses yeux étaient rougis et gonflés, la preuve qu’elle pleurait depuis un certain temps. Elle observa la militaire avec curiosité. Après quelques minutes, Sam se releva et posa Suzy par terre mais très vite, elle se jeta dans ses bras et semblait s’y accrocher comme à une bouée de sauvetage.

    - D’accord, je te prends dans mes bras. Dit la scientifique.

    Cette dernière commença à marcher jusqu’à sa voiture. Le trajet se déroula en silence avec pour seul bruit des voitures, qui ne faisaient que passer dans la rue et les gens qui fermait leur volet. Arrivée devant son véhicule, Sam installa la fillette sur le siège passager, même si cela n’était pas conseillé pour les enfants de moins de dix ans. Mais, Sam ne pouvait pas faire autrement vu la situation.

    Une fois devant la maison de Sam, cette dernière alla prendre la fillette qui voulait être dans les bras de la jeune femme. Sam la porta, prit ses clefs dans son sac et ouvrit la porte d’entrée.

    Elle alluma les lumières et posa son précieux fardeau sur le canapé et lui dit :

    - Tu veux manger quelque chose, j’ai acheté des sandwiches en passant tout à l’heure, tu en veux un morceau ?

    Sa tête lui fit un signe positif. Après qu’elles ont avalé leur repas et un yaourt au chocolat, la militaire demanda :

    - Tu veux aller prendre un bain toute seule ou je peux t’aider ?

    La fillette commença à crier et à taper des pieds.

    - D’accord, d’accord, pas de bain aujourd’hui, j’ai reçu le message. Tu peux te calmer maintenant. Répliqua le major Carter.

    A la seconde suivante, le calme revint. Sam alla allumer la télévision et mit un dvd de Disney pour aider la fillette à se détendre et dans l’espoir qu’elle s’endorme. Il y avait dû se produire quelque chose de grave pour qu’elle n’ouvre plus la bouche. On ne laisse pas une fillette seule dans un parc sans personne pour l’accompagner se dit-elle. La fillette sembla adorer ce dessin animé mais malgré cela au milieu du film, elle s’était endormie. Samantha éteignit la télévision et prit avec grande précaution Suzy dans ses bras pour la mettre au lit. Elle grimpa l’escalier et installa la petite fille dans la chambre d’ami. Elle lui enleva ses habits et lui mit un de ses tee-shirts en guise de pyjama. Après s’être assurée qu’elle dormait, elle sortit de la pièce, alla prendre une douche et se coucha dans sa chambre. Elle regarda le réveil qui indiquait vingt- trois heures trente huit.

    Elle se dit qu’à cette heure-ci, elle n’allait pas prévenir la police car la fillette avait besoin de se reposer. Contacter la police signifiait, attendre qu’on veille bien s’occuper de vous, faire une déposition qui allait prendre longtemps et en plus Suzy ne serait pas d’une grande utilité, puisque qu’elle refusait de parler. Donc, en résumé, cela ne ferait que la rendre grognon et fatiguée. Il valait mieux la laisser dormir et demain matin, elles iraient dans un commissariat pour retrouver ses parents. La scientifique finit par s’endormir malgré ses pensées qui tournaient dans sa tête. Elle se réveilla mais sans savoir pourquoi car quand elle regarda le réveil, il indiquait trois heures vingt deux.

    Puis, un cri résonna dans la maison, il provenait de la chambre où la fillette dormait. Aussitôt, elle se leva et se dirigea le plus vite qu’elle pouvait vers l’autre chambre. En ouvrant la porte qu’elle n’avait pas totalement fermée quelques heures auparavant, elle découvrit Suzy en train de crier et de bouger dans tous les sens dans le lit.

    La militaire se précipita vers elle et lui dit :

    - Mon trésor, réveilles- toi, tu fais un cauchemar.

    Quelques minutes plus tard, elle ouvrit brutalement les yeux qui reflétaient une grande peur. La jeune femme la prit dans ses bras et la berça.

    Puis, elle reprit d’une voix douce et calme :

    - Ce n’est rien. C’était juste un cauchemar, un mauvais rêve. Tu n’as pas à avoir peur. Personne ne te fera du mal, je te le promets.

    Suzy se calma peu à peu.

    Le major lui demanda :

    - Tu veux dormir dans mon lit avec moi, comme ça tu n’auras plus peur.

    La petite fille acquiesça, Sam la prit dans ses bras et l’emmena dans sa chambre. Elle la déposa sur le lit et alla dans l’armoire pour prendre un objet et revint.

    Elle tendit à la fillette une peluche, qui représentait un petit chien blanc adorable et lui dit :

    - Il s’appelle Oscar, il était à moi quand j’avais ton âge. Je te le donne car j’en n’ai plus besoin maintenant mais, toi tu en as besoin. Quand tu as peur, tu le serres très fort et après ta peur s’envole. C’est magique, je te jure que je ne le dirais à personne ?

    Suzy hocha la tête pour lui signifier qu’elle avait compris. Elle prit la peluche et la serra très fort. 

    - Maintenant, il est temps de dormir pour être en forme demain.

    Elle s’allongea, éteignit la lampe de chevet et prit Suzy dans ses bras. Quelques instants plus tard, la maison était tranquille, on n’entendait aucun son sauf la respiration lente et régulière de deux personnes qui signifiait qu’elles s’étaient endormies.


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