• Après cet d’échange de sms, Madison prépara le repas et tout le monde mangea ensemble dans une humeur bonne enfant. Puis, les jumeaux et Madison regardèrent un peu la télé avant que ces derniers n’aillent se coucher. Laurie était partie dans sa chambre.

    Une heure plus tard et après le rituel du coucher, les deux jeunes garçons s’endormirent. Leur aînée frappa à la porte de Laurie. Il était temps d’avoir une réelle discussion entre sœur.

    - Entrez. Répondit celle-ci.

    - Je peux entrer pour discuter ? Demanda Madison gentiment, en passant sa tête dans l’entrebâillement de la porte.

    Laurie était assise sur son lit et pianotait sur son téléphone. Elle hocha la tête en guise de réponse et mit son portable à côté d’elle. Sa sœur prit place sur le lit, à quelques mètres.

    - Je sais que nous avons eu une grosse dispute il y a quelques jours. Tu sembles plus sereine. Je suis ravie que tu aies soucié de tes frères ce week end. Je sais que cela leur a fait très plaisir. Ils ont été heureux de retrouver leur sœur. Tu as fait des efforts dans le bon sens et je suis fière de toi. Je ne suis pas venue pour régler nos différends. Je voulais savoir si tu voulais me parler de ce qui te préoccupe vraiment. Je sais que ce n’est pas seulement une question de profiter de ta jeunesse. Etre provocante c’est une façade qui cache quelque chose de plus grave, un mal profond. Peut-être que cela a un rapport avec tes parents biologiques ? Expliqua la jeune femme d’une voix claire et douce.

    Laurie était étonnée que sa sœur vienne lui parler. Son analyse était correcte. Elle n’était pas bien et essayé de le cacher avec cette façade de jeune fille rebelle. Cela lui faisait plaisir que sa sœur ait remarqué l’amélioration dans son comportement.

    En même temps, elle avait eu de la peine quand les jumeaux avaient posé des questions sur le fait qu’ils n’avaient pas de père.

    Ce dernier était un raté et un connard selon elle. Jamais sa mère n’avait ne lui avait dit les raisons pour lesquelles il était parti comme cela du jour au lendemain.

    Sa mère était alors enceinte des jumeaux et jamais plus elle ne l’avait revu. Elle avait trouvé cela étrange d’ailleurs mais elle n’avait jamais abordé le sujet avec sa mère ou Madison. Laurie en avait assez de cette façade, elle voulait redevenir elle-même.

    - Maman m’a toujours donné autant d’amour qu’à toi ou aux jumeaux, je l’aimais aussi. Mais, là j’ai l’impression ne plus savoir qui je suis, d’où je viens. Je ne sais….pas ce qui m’a pris. J’ai….commencé à traîner avec Cora et sa bande. Ils avaient l’air…cool. Et puis, j’ai fait comme eux pour….ne pas passer pour une….ringarde. J’ai jamais pensé que….cela pouvait me…causer autant d’ennui. Je…suis désolée. Lâcha Laurie en bredouillant sur certains mots, très ému.

    Madison se rapprocha d’elle et l’enveloppa tendrement de ses bras. Elle la berça doucement pour la réconforter. Elle laissa un temps car Laurie avait craqué et pleurait.

    - Je sais, j’ai vécu cela. Enfin, j’ai été tenté d’entrer dans un groupe comme celui-là. Mais heureusement, Tom m’a soutenu et m’a empêché de faire des conneries. Je comprends ce que tu ressens, je suis passée par cette phase. Celle où tu demandes pourquoi tes parents t’ont abandonné. Tu te poses mille et une questions qui tournent en boucle dans ta tête et tu ne sais pas comment faire pour arrêter d’y penser. Tu te demandes ce que tu as fait de mal pour qu’on te laisse à tes inconnus, pourquoi tu mérites que quelqu’un t’aime alors de tes propres parents ne te voulaient pas. Comment t’aimer toi-même si tes propres parents ne t’aimaient pas. Tout un tas de sentiments se mélangent et tu n’arrives à les gérer. D’abord, tu es en colère contre toi-même de penser ça, puis tu es en colère contre tes parents biologiques pour t’avoir laissé, tu te mets à les détester et à les haïr, tu te demandes pourquoi tu n’es pas comme les autres, ceux qui ont leurs deux parents qui les aiment. Tu te mets à détester tes amis pour cela mais en même temps, tu t’en veux. Alors tu te mets à crier sur tout le monde, tu entoures ton cœur d’une grande carapace pour ne plus ressentir de sentiment afin de ne pas souffrir. Déclara-t-elle, en évoquant sa propre expérience.

    Waouh, mais comment fait-elle ?? C’est exactement ce que je ressens et je n’arrive pas à le dire. Mais, c’est vraiment ça. Pensa Laurie, surprise.

    - Mais comment ? Dit-elle.

    - Tu te rappelles que j’ai été adopté également. Alors, je suis passée par là moi aussi. Répondit-elle simplement.

    - Tu as retrouvé tes parents ? Questionna-t-elle, intriguée.

    - Je n’ai pu que retrouver ma mère. Mais, elle est décédée quelques jours après ma naissance. Je suis allée sur sa tombe. Cela m’a fait du bien même si j’étais triste. Je ne l’ai jamais connu. Mais, je lui ai parlé. Oui je sais c’est complément idiot mais ça m’est venue comme ça et j’en avais besoin. Pour mon père, ma mère biologique n’a jamais dit son nom au personnel hospitalier. Je ne peux donc pas le retrouver. Si tu veux, on peut chercher les tiens. Je vais voir avec le notaire si maman ne lui aurait pas confié quelque chose à ce sujet, enfin si tu es d’accord. Détailla Madison avec émotion.

    Jamais sa sœur ne lui avait confié cela. Elle se sentait mieux de voir que quelqu’un avait ressenti les même choses. Elle se sentait « normale ». Elle prit quelques instants de réflexion. Ce n’était pas quelque chose de simple. Prendre cette décision pouvait changer sa vie.

    - J’ai besoin de savoir. Il me faut des réponses afin de pouvoir avancer et arrêter de tourner en rond. Même si j’ai peur…peur que mon cauchemar devienne réalité, à savoir qu’ils m’ont abandonné puisqu’ils ne m’aiment pas. Avoua Laurie toujours ému.

    - Bien, je contacterais le notaire qui s’est occupé de la succession de maman. Il sait peut-être quelque chose et il faut bien commencer les recherches quelque part. Annonça l’aînée.

    - D’accord. Je te remercie pour tout ce que tu fais. Je m’excuse pour mon comportement, je sais que je t’ai déçue mais je vais me rattraper. Malgré ce que j’ai pu dire….je t’aime Madie. Je ….m’en veux d’avoir…été si méchante….avec toi. Je suis désolée d’avoir saccagé l’entreprise de Mr Carlton. Lança Laurie, en pleurant.

    - Tu ne m’as pas déçu. Je sais que c’est difficile pour toi. Ce n’est pas facile de savoir qu’on a été adopté. Je ne veux plus que tu te renfermes et que tu souffres sans rien dire. Je veux que tu viennes m’en parler, qu’on discute ensemble. Je sais que j’accorde beaucoup de temps aux jumeaux mais il ne faut pas que tu hésites. Je t’aime, tu es ma sœur. Je ferais tout pour t’aider. Répondit Madison avec sincérité.

    Elles se serrèrent quelques instants dans leurs bras. Puis, Laurie essaya de dormir. Madison se rendit au rez-de-chaussée et profita d’avoir un peu de temps libre pour effectuer quelques tâches ménagères comme repasser et plier le linge.

    Deux heures plus tard, elle se coucha et s’endormit rapidement.
    Le lendemain matin, la routine du lundi reprit le pas. Laurie était de bonne humeur et tout le monde fut à l’heure pour les cours. Ces derniers passèrent rapidement. Madison mangea un sandwich rapide et se rendit à son travail.

    Elle commença par ranger la livraison dans les rayons, encaissa plusieurs clients et rangea la librairie. En milieu d’après-midi, le calme s’installa. Puis, sans qu’elle réfléchisse, elle envoya un message à James.

    Punaise mais pourquoi t’a fait ça ?? Tu vas peut être le déranger en pleine réunion. Mais avoue que tu veux avoir de ses nouvelles. Il devient ton obsession. Il va falloir que tu te calmes ma vieille. Voilà quelques jours que tu le connais et tu es accro comme une vraie droguée. Je déteste quand Tom a raison. Se dit-elle.

    Dans son bureau, James était fier de lui. Le contrat avec J&K avait été signé ce matin même. Tout le travail qu’il avait accompli qu’à présent portait enfin ses fruits. Son téléphone vibra ce qui l’informa qu’il venait de recevoir un sms. Il se dépêcha de voir qui en était le destinataire.

    Ah c’est elle !!! Je suis ravi de voir qu’elle a fait le premier pas. Pensa-t-il, en souriant.

    « Je ne sais pas ce qui me prend mais voilà je suis en train de t’écrire ces mots. Je pensais à toi et j’avais envie d’avoir de tes nouvelles. J’espère que je ne te dérange pas et que tu n’es pas en pleine réunion de pdg super ultra importante où des emplois sont en jeu. Bisous, M. »

    James la trouvait touchante. Il en avait une nouvelle preuve.

    « Ah je suis ravi de constater que tu penses à moi. Tu ne me déranges jamais. Si tu me voyais, on dirait un gamin le lendemain de noël. Tu ne peux pas savoir combien je suis heureux que ton message. J’aime quand tu es entreprenante. Pour information, je suis dans mon bureau. J’ai signé ce matin un contrat très important. Tu es dans beaucoup de mes pensées, ma chère petite vierge sexy. »

    La jeune femme rougit en lisant sa réponse. Elle se sentait dans un tel état d’excitation, elle avait du mal à se reconnaître.

    Du calme ma pauvre !! Il suffit de quelques mots un tant soit peu osés et te voilà comme une adolescente. Putain avoue que tu adores quand il t’appelle comme ça !! Oh que oui mais ouf il ne le sait pas. S’écria-t-elle.

    C’est ainsi qu’ils venaient de commencer une longue discussion par message. Madison apprit qu’il aimait le vert, faire des balades à cheval, qu’il adorait les simspson et passer du temps avec son père adoptif.Son plat favori était les lasagnes et qu’il était allergique à l’ananas.

    Elle aimait savoir tous ces petits détails et cela lui permettait de mieux le comprendre. Ils avaient dû arrêter quand Madison avait fini son travail pour aller récupérer les jumeaux. 

    James avait passé l’après-midi dans son bureau. Il avait adoré discuter avec Madison. Cela leur avait permis de faire plus ample connaissance et d’en apprendre plus sur l’autre. Il ne lui avait pas parlé de son père en détail. Il voulait lui en parler mais de vive voix.

    Dans un coin de son esprit, il avait retenu qu’elle adorait le bleu, aller au parc, passer du temps avec ses frères et sœur, que son péché mignon était des chocolats qu’une grande marque et qu’elle haïssait les talons. Son plat favori était les tagliatelles carbonara et qu’elle était allergique au poil de chat. James se reprit et essaya de travailler un peu. 

     

    Chapitre 10                                                                          Chapitre 12


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