• Quelques jours plus tard, dans une maison à San Francisco, des pas se dirigeaient vers la chambre de Madison, ce qui la réveilla. Cette dernière se dit qu’elle n’allait pas tarder à recevoir de la visite, comme tous les matins, ce qui lui donna le sourire.

    Un bref coup d’œil au réveil lui indiqua qu’il était six heures et quarante-quatre minutes. Et hop, un bruit strident résonna quelques secondes après.

    Elle appuya sur le bouton du réveil, ce qui stoppa net l’alarme. Tout à coup, la porte de sa chambre s’ouvrit et deux petites têtes blondes firent leur apparition. Ils sautèrent sur lit de leur sœur.

    - Bonjour mes crapules. Leur dit-elle d’une voix encore endormie, en ouvrant ses bras.

    - Bonjour maddie !! S’exclamèrent les deux garçons en chœur, en faisant un câlin à leur sœur.

    - Vous avez bien dormi ? Leur demanda-t-elle.

    - Oui très bien. Répondirent-ils en concerto.

    - Ah c’est une journée qui commence bien alors. Annonça Madison, qui se réveilla doucement.

    Ce petit moment de câlin était leur façon de commencer la journée et c’était un des seuls moments de calme de la journée. C’était devenu un rituel au fil du temps depuis maintenant trois ans.

    - Qui veut un bon petit déjeuner ? Demanda la jeune femme, de bonne humeur.

    - Moi !!! Dirent ses frères.

    - Alors c’est parti, direction la cuisine. S’écria-t-elle, en se levant.

    Cela marquait le top départ d’une longue course contre la montre. Les deux garçons s’élancèrent vers le rez-de-chaussée.

    - On ne court pas dans les escaliers !! Affirma Madison d’un ton autoritaire.

    - On ne court pas. Entendit-elle.

    - Mais bien sûr. Soupira la jeune femme.

    Ils étaient déjà pleins d’énergie dès le matin. Elle se rendit devant une porte de la troisième chambre de la maison. Elle frappa plusieurs fois.

    - Laurie, il est temps de se lever. Je te laisse dix minutes sinon ça sera la manière forte. Cria-t-elle à travers la porte.

    - Ouais !! Répondit une voix d’adolescente, encore ensommeillée.

    - Tu as très bien compris j’espère. Affirma Madison, en prenant la direction de la cuisine.

    La jeune femme ouvrit les volets et prépara le petit déjeuner. Les deux garçons prirent place autour de la table.

    - Qui veut quoi ? Leur demanda-t-elle.

    - Moi je veux du chocolat avec de la brioche et de la pâte à tartiner. Répondit Hugo avec enthousiasme.

    - Moi je veux des céréales et du jus d’orange. Annonça à son tour, Théo.

    En quelques minutes, chacun eut ce qu’il voulait. Madie s’installa avec ses frères et ils discutèrent de leur journée. Les jumeaux, âgées de cinq ans, iraient à la maternelle et ils adoraient cela.

    - Pourquoi Laurie ne mange plus avec nous ? Questionna Hugo avec une pointe de tristesse dans sa voix.

    - Laurie grandit et parfois elle a besoin d’être seule. Mais, je suis sûr qu’elle vous aime toujours autant. Tenta de le rassurer Madison.

    - Moi je ne crois pas. Elle ne nous aime plus. Elle ne fait que crier et être méchante, surtout avec toi. Déclara Théo, très perspicace pour son âge.

    Madison ne savait que répondre à cela. Elle ne voulait pas se l’avouer mais il avait raison. Cependant, elle devait trouver quelque chose à leur dire pour les rassurer.

    - Laurie est dans une période de sa vie où elle a besoin d’être en colère et de trouver sa voie. Cela va passer et elle reviendra bientôt votre grande sœur, comme avant. Il faut être patient. Affirma-t-elle avec douceur.

    Les jumeaux hochèrent la tête. A quatorze ans, Laurie était en pleine crise d’adolescence. Cela faisait trois mois que son comportement avait changé. Madison pensait que c’était normal à cet âge de se rebeller contre l’autorité mais cela prenait de plus de plus d’ampleur. Elle allait devoir réagir très vite avant que la situation ne dérape.

    Les garçons avaient fini de prendre leur petit déjeuner. Ils aidèrent leur sœur à ranger et ils se rendirent dans la salle de bain. Madison frappa à nouveau à la porte de la chambre de Laurie et y entra.

    - Allez il est temps que tu te lèves sinon on sera en retard. Annonça Madison avec autorité.

    Elle rentra dans la pièce et alla ouvrir les volets.

    - Aaaahhhh !!! Non mais qu’est-ce que tu fais putain !! S’exclama l’adolescente, toujours dans son lit.

    - Ce que je fais et bien ça se voit non. Tu vas te lever et tout de suite. Dit la jeune femme en élevant la voix.

    - Non je ne vais pas en cours aujourd’hui. Répliqua Laurie.

    - Oh que si tu vas y aller et au pas de course. Déclara Madison, très fermement.

    Laurie ne lui laissait pas le choix. Elle allait devoir employer les grands moyens. Elle alla chercher, dans la salle de bain, une petite bassine qu’elle remplit d’eau froide. Puis, elle renversa le contenu sur le visage de l’adolescente.

    - Non mais ça va pas la tête !!! Tu n’es qu’une pétasse !!! Hurla l’adolescente, furieuse.

    - Tu n’as pas voulu m’écouter alors à toi d’assumer les conséquences maintenant. Et je ne veux pas que tu me parler comme ça. Tu me dois le respect. Répliqua Madison.

    Puis, elle rejoignit ses frères qui avaient commencé leur toilette du matin. Ils étaient autonomes pour leur âge. Quelques minutes plus tard, ils étaient habillés et descendirent regarder les dessins animés. 

    Laurie prit à son tour la salle de bain et s’y enferma. Madison se dépêcha de faire les tâches ménagères du matin. Elle fit son lit et ceux des jumeaux, aéra les chambres et rangea un peu l’étage. Vingt minutes plus tard, Madison frappa à la porte de la salle de bain.

    - Laurie, dépêche toi, tu n’es pas la seule à vouloir prendre une douche le matin. S’écria Madison, toujours en pyjama.

    - On peut jamais être tranquille dans cette baraque !! Cracha Laurie, en sortant et en bousculant sa sœur.

    - C’est quoi ce langage. Mais c’est quoi cette tenue ? Rétorqua Madison, en écarquillant les yeux.

    En général, elle laissait ses cadets choisir leurs vêtements. Elle trouvait que c’était leur manière d’exprimer leur personnalité et leur caractère. Mais là, elle ne pouvait pas laisser sa sœur sortir habiller de cette façon.

    Elle portait un t-shirt noir avec des trous, laissant entrevoir son soutien-gorge ainsi qu’une mini-jupe bleu foncé. Par ailleurs, elle avait forcé sur le maquillage. Cela lui donnait l’air d’une…. enfin d’une fille facile.

    - Il est hors de question que tu sortes comme cela. Tu as seulement quatorze ans. A cet âge, je ne m’habillais pas comme cela. Affirma Madison avec sérieux.

    - Tu n’as jamais mis de tels vêtements. J’en suis certaine puisque qu’encore maintenant tu t’habilles en bonne sœur. Tu rêves si tu crois que je vais me changer. Répliqua Laurie avec mépris.

    - Tu as le choix soit tu te changes ou soit personne ne sort et tu devras t’expliquer avec ton proviseur sur les raisons de ton retard. Répliqua Madison, qui restait sur la ligne de conduite.

    Elle ne voulait pas céder sinon cela irait encore plus mal. Laurie était surprise que sa sœur lui tienne tête. Cela l’excéda encore plus qu’elle ne l’était déjà.

    - Je te déteste !!! J’aurais préféré que tu sois morte à la place de maman. Lui lança-t-elle en retournant dans sa chambre.

    Un claquement de porte vint clore cet échange houleux. Bien qu’elle sache que sa sœur lui avait dit cela sous l’effet de la colère, Madison eut un pincement au cœur.

    Puis, elle ressentit de la peine. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour les élever du mieux qu’elle pouvait. Elle s’était retrouvée la tutrice légale à l’âge de dix-huit ans et elle avait dû se battre pour qu’elle le soit. Madison était mature et sérieuse à cet âge mais c’était une lourde responsabilité et encore maintenant.

    Elle devait rendre des comptes aux services sociaux et au juge concernant l’éducation de ses cadets. Elle pouvait perdre leur garde au moindre faux pas. De ce fait, il était temps d’agir avec Laurie. Madison prit à son tour une douche.

    Elle profita de ces quelques minutes de répit pour se laisser aller. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues sans qu’elle ne puisse rien faire. Les paroles de sa sœur l’avaient touché plus que ce qu’elle pensait.

    Hélas, elle devait continuer à avancer et à tout gérer. Tout reposait sur ses seules épaules. Elle n’avait pas d’autres choix et elle le faisait pour ses frères et Laurie, même si cette dernière lui menait la vie dure depuis quelques mois. Madison se reprit, ces quelques instants étaient finis et le temps jouait contre elle.

    Elle s’enveloppa dans une serviette et se sécha rapidement. Elle enfila ses vêtements et se coiffa en quatrième vitesse. L’heure avait défilait et ils étaient en retard. Elle se rendit au rez-de-chaussée quand la sonnette de la porte d’entrée retentit.

    Qui cela peut-il être ? Quelle poisse !! Comme si nous n’étions pas assez en retard. Pensa-t-elle.

    - Les garçons, allez mettre vos chaussures. Dit-elle à leur attention.

    Ces derniers s’exécutèrent sans le moindre souci. 

    - Laurie, on est retard. Tu as dix secondes pour descendre !! Cria-t-elle, à l’attention de sa sœur, en ouvrant la porte.

    Madison resta sans voix quand il vit un homme devant sa porte. Elle était surprise de voir un inconnu.

    Que vient-il faire ici ? Vu ce qu’il porte, il a dû se tromper de porte, pensa-t-elle.

    Ce mystérieux inconnu était magnifique dans son costume bleu nuit. Madison était étonné de sa taille, il devait mesurait un mètre quatre-vingt au moins. Il avait de courts cheveux bruns, de superbes yeux chocolat, un splendide teint légèrement hâlé et une bouche à tomber par terre. Madison le trouvait plus que beau.

    Un surnom lui vint  à l’esprit « Monsieur Canon ». Pour la première fois de sa vie, Madison regrettait de ne pas s’être maquillé. Elle n’avait pas le temps à perdre le matin, chaque minute comptait. De ce fait, elle ne prenait jamais le temps de faire soin d’elle. Mais à cet instant, elle le regrettait.

     

    Prologue                                                                              Chapitre 2


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